Manimal

Titre original : Manimal Création : Glen A. Larson Diffusion française : du 26 juin au 22 août 1985 sur FR3 puis rediffusé sur TF1 dans "La Une est à Vous" et régulièrement sur M6 Avec : Simon MacCorkindale (Jonathan Chase), Melody Anderson (Brooke McKenzie), Michael D. Roberts (Tyrone Earl)

Genèse d’un héros métamorphe

Le producteur Glen A. Larson, maître du “concept fort” des années 80 — déjà derrière L'homme qui tombe à pic, Buck rogers, Magnum — imagine une série mêlant aventure policière et fantastique. Le concept de Manimal repose sur un pitch simple : un homme capable de se transformer en animal pour combattre le crime.

Jonathan Chase, aristocrate britannique et professeur de criminologie à l’université de New York, a le pouvoir ancestral de se métamorphoser à volonté. Fils d’un explorateur, il a hérité de cette faculté mystique lors d’un séjour en Afrique. Chaque épisode le montre aidant la police à résoudre des affaires tout en dissimulant son secret.

Simon MacCorkindale, l’élégance britannique

Né en 1952 à Cambridge, Simon MacCorkindale incarne à la perfection le charme aristocratique et le mystère de Jonathan Chase. Avant Manimal, il s’était fait remarquer au cinéma dans Mort sur le Nil (1978) d’après Agatha Christie, puis dans plusieurs productions télévisées britanniques où son allure distinguée et sa diction impeccable faisaient merveille.

Installé à Hollywood au début des années 80, il devient un visage familier de la télévision américaine : on le retrouve dans Falcon Crest, Shérif, fais-moi peur !, L'amour du risque ou enencore La croisière s'amuse. Son rôle dans Manimal consacre cette image de gentleman-aventurier, à la fois érudit et énigmatique.

Simon MacCorkindale est décédé le 14 octobre 2010, à l’âge de 58 ans, des suites d’un cancer du côlon diagnostiqué quelques années plus tôt.

Jusqu’à la fin, il a continué à travailler, notamment dans la série médicale britannique Casualty (entre 2002 et 2008). Son attitude digne et courageuse face à la maladie avait beaucoup ému le public britannique.

Les métamorphoses : prouesse technique

L’un des éléments les plus marquants de Manimal réside dans ses scènes de transformation. Pour l’époque, elles représentent une performance technique : conçues par Stan Winston (Terminator, Aliens, Jurassic Park, Edouard aux mains d'argent), elles combinent maquillage mécanique, prothèses articulées et trucages optiques.

Chaque métamorphose — souvent en panthère noire ou faucon — dure plusieurs dizaines de secondes et mobilise une mise en scène spectaculaire : muscles en expansion, griffes surgissant, cris d’animaux superposés à la voix humaine.

Si ces séquences sont aujourd’hui datées, elles ont marqué toute une génération de spectateurs fascinés par leur puissance visuelle et leur étrangeté quasi mystique.

Un échec américain, un succès français

Aux États-Unis, la série ne rencontre pas le succès escompté : diffusée face à Dallas, elle souffre d’audiences faibles et d’un concept jugé “absurde”. NBC l’annule après seulement 8 épisodes. Mais le public hexagonal, alors friand de productions américaines accueille Manimal avec enthousiasme. Le doublage français, particulièrement soigné, contribue à sa popularité : la voix chaude et virile de Richard Darbois - voix régulière d'Harrison Ford, Danny Glover ou de personnage comme Albator (78) ou Buzz l'Éclair - donne à Jonathan Chase une aura presque aristocratique.

Héritage et mémoire

Bien qu’éphémère, Manimal a laissé une empreinte durable dans la culture populaire. Elle a influencé des séries postérieures jouant sur le thème de la métamorphose (Beauty and the Beast, Werewolf, voire Animorphs dans les années 1990).

En France, Manimal est restée un symbole fort de la télévision des années 80 : un mélange d’aventure, de mystère et de kitsch assumé. Son esthétique et son générique composée par Paul Chihara évoquent une époque où la télévision rêvait encore de magie et de science-fiction grand public.

Manimal appartient à la mythologie des séries américaines mythiques, entre K2000, Supercopter et Tonnerre mécanique, qui ont nourri l’imaginaire des jeunes téléspectateurs français des années 80 et 90.

Pour en savoir encore plus et notamment des anecdotes, je vous propose cette video de Zed Le Rouge:

Source additionnelles: lemagazinedesseries.com